Etre enceinte en 2020 …

Je suis tombée enceinte le 15 janvier 2020, j’ai donc vécu toute ma grossesse en 2020 et je peux vous dire aujourd’hui avec un peu de recul que ce n’était pas la grossesse que j’avais idéalisé/espéré. Ne vous méprenez pas, j’étais très contente et reconnaissante de porter la vie mais la crise sanitaire s’est invitée rapidement dans cette grossesse et a apporté avec elle son lot d’angoisses et de sentiments pas toujours très positifs.

J’ai passé un premier trimestre très éprouvant psychologiquement car j’ai eu rapidement des nausées puis deux grosses semaines de vomissements début février et une extrême fatigue qui s’est installée jusqu’à la fin du troisième mois. Jusqu’à la première échographie fin mars j’avais très peur de faire une fausse couche et surtout d’attraper le covid et de faire une fausse couche. 

Nous avions pris la décision d’annoncer à nos ami(e)s proches la grossesse dès 2 mois et demie et je ne regrette pas du tout ce choix car nous avions pu le faire de vive voix quelques jours avant le premier confinement. J’aurai été déçue et frustrée de devoir attendre et de ne pas avoir pu partager ce moment avec eux.

Il y a une chose que je regrette vraiment pendant ma grossesse et que le COVID nous a pris c’est la découverte de notre bébé ensemble avec Jonathan. J’ai vécu l’échographie du premier trimestre seule car le papa n’était pas autorisé à y assister. Je sais que ce n’est rien par rapport à toutes ces femmes qui ont accouché seules mais ça nous a enlevé la magie de ce moment qui ne reviendra jamais. 

Le reste de la grossesse je l’ai passé plus ou moins confinée à la maison selon les périodes. Même si j’adore être chez moi, j’ai par moment ressenti beaucoup de solitude et une certaine frustration de ne pas pouvoir « montrer ma grossesse ». C’est comme si vous j’avais une robe trop canon mais que personne ne pouvez la voir. Par exemple, mes collègues de boulot ne m’ont pas vu enceinte. 

Mon projet de naissance, mes peurs et appréhensions

Puis mi-juillet soit à 26 SA , j’ai découvert que j’avais un utérus contractile. J’ai ressentis dès 6 mois et demi des contractions qui m’ont obligé à être quasiment alliée les trois derniers mois. Toutes les semaines j’avais un monitoring chez ma sage femme pour surveiller les contractions et heureusement qu’elle a été là pour me rassurer car tous les jours n’ont pas été facile. J’avais très peur d’accoucher trop tôt. Mais plus les semaines passées, plus les chances de suivi de mon bébé augmentaient et mon stress diminuait. C’est pas évident pour une première grossesse de faire la différence entre des fausses contractions et des contractions de travail …

J’ai eu le temps de réfléchir et de discuter avec ma sage femme de mon projet de naissance. Le but d’un projet de naissance et de préparer en amont son accouchement. Il est souvent difficile pendant un accouchement avec les contractions d’expliquer au personnel médical ce que vous souhaitez. Un projet de naissance est propre à chaque couple.

J’ai préparé mon accouchement et fait les démarches auprès de la clinique Saint Roch à Montpellier dans laquelle j’allais accoucher pour avoir un accouchement le plus physiologique possible avec un accès à la salle nature. Je n’étais pas opposée à la péridurale mais je voulais pouvoir gérer le plus possible les contractions et aller au bout de ce que j’étais capable de faire tout en accompagnant mon bébé. Par exemple, je ne souhaitais pas être allongée sur une table pendant les monitorings, je voulais pouvoir effectuer les mouvements que j’avais appris sur un ballon. 

Les mois passent et on arrive au mois de septembre. La veille d’un rdv de suivi chez ma gynécologue (à 38 SA) chez eu des contractions plus répétées et douloureuses que d’habitude. J’étais seule à la maison et j’ai préféré aller faire un contrôle à la maternité pour être sure. Après un long monitoring, les contractions étaient régulières mais pas assez fortes pour déclencher l’accouchement et vu que mon col était ouvert à presque 2 cm. Ils m’ont gardé en observation pour la nuit afin de surveiller si le col bougeait ou pas. Le lendemain, les contractions avait ralenti et mon col n’avait pas bougé. J’ai fait mon rendez-vous chez ma gynécologue qui était de l’autre côté de la rue (très pratique) et qui me dit cette phrase qui finalement m’a mis une pression de ouff). « Se sera un bébé de septembre, tu ne tiendras pas une semaine de plus ». J’ai accouché 3 semaines après …

J’ai vécu 3 semaines épuisantes où j’étais en permanence dans le suspense d’accoucher. J’avais surtout des contractions la nuit, donc je dormais très mal. A chaque gros épisode de contractions plus répétées et douloureuses que d’habitude je pensais que c’étais le moment et que j’allais accoucher.

On a fait deux aller retours à la maternité pendant cette période pensant que c’était le moment et à chaque fois on nous renvoyait à la maison. Je me rappelle une sage femme la deuxième fois qui m’avait dit. « Je suis désolée pour vous, on voit au monitoring que vous avez des contractions fortes et rapprochées mais pas assez pour déclencher l’accouchement. Vous avez mal pour rien ». Cette dernière phrase résumait tellement bien la situation, je me suis sentie tellement impuissante. Après ça j’ai passé la dernière semaine à bouger le moins possible pour ne pas avoir « mal pour rien ».

Le jour de mon terme le 15 octobre, j’avais rendez-vous avec ma gynécologue pour faire un point. Elle m’a informé que pour que le travail se déclenche et que mon col bouge, il faudrait des contractions violentes vu les contractions permanentes que j’avais. Ça vous met direct dans l’ambiance …
J’avais assez de liquide amniotique et le bébé se portait très bien donc on a décidé de programmer un déclenchement le lundi 19 octobre s’il ne s’était pas décidé avant. Mais finalement il a décidé de venir de lui même le soir même. (La photo ci-dessous a été prise le 15 octobre, à ce moment là j’ignorais que j’allais accoucher dans quelques heures).

Récit de cette fameuse nuit où je suis devenue maman

Ce soir là, on s’était couchés vers minuit. Cela faisait plusieurs semaines que je dormais sur le canapé car je ne me sentais plus à l’aise dans mon lit avec ce gros ventre et je me levais souvent la nuit pendant les épisodes de contractions pour faire du ballon et me soulager.

Vers 1h les contractions ont commencé. Elles ont été de suite très douloureuses. Il était impossible pour moi de rester couchée alors que d’habitude après 30 minutes de ballon j’arrivais à me rallonger et me rendormir. Là impossible d’être dans une autre position qu’assise sur mon ballon. J’ai fait les mouvements que j’avais appris avec ma sage femme et lu dans le livre « Mon cours de préparation à l’accouchement: La méthode de Gasquet » (livre).

Petite parenthèse, je vous conseille vraiment de lire ce livre si vous souhaitez accoucher le plus naturellement possible. Il y a également des positions à adopter lorsqu’on à la péridurale, selon si on est dans une salle nature ou pas. Je l’ai trouvé très complet et il m’a permis de me projeter dans ce que pouvait être un accouchement.

Au bout d’une heure, je suis allée me mettre dans la baignoire pour essayer de mieux supporter les contractions qui devenaient de plus en plus fortes et régulières. J’avais beaucoup de mal à respirer comme j’avais appris et à récupérer entre les contactions. Je me crispais beaucoup pendant les contractions (j’ai d’ailleurs eu des courbatures aux bras pendant une semaine). Jonathan essayait tant bien que mal de chronométrer les contractions et de me faire respirer mais ce n’était pas évident. On s’était fixé comme objectif de tenir 3h à la maison. Mais toutes les 2 minutes je lui disais c’est quand qu’on part à la maternité? 

Après environ 1h/1h30 dans la baignoire, j’ai suis sortie et je suis allée vomir. C’est pas glamour mais je vous ai promis un récit sans filtre … A ce moment là, je pense qu’il a compris que ce n’était pas pareil que d’habitude et que c’était peut être le moment de partir à la maternité. Vous connaissez l’histoire de la petite fille qui cri au loup quand il est vraiment là plus personne ne la croit. Et ben moi c’était un peu pareil … Après 20 bonnes minutes à essayer d’enfiler un legging et un tee-shirt entre deux contractions, on est parti à la maternité.

En arrivant à la maternité, une sage femme nous a pris en charge assez rapidement et nous a installé dans une salle de pré-travail. J’ai demandé à avoir un ballon car il était impossible pour moi de rester allongée sur la table pour faire le monitoring, j’avais trop mal. Avant tout, elle m’a examiné et bingo le col avait bougé et il était … à 3 cm. Donc en 3h30 mon col avait bougé de seulement 1cm! J’ai du mal à me rappeler le temps qu’a duré le monitoring, j’ai géré les contractions comme j’ai pu sur mon ballon. Elle est revenue pour me dire que si je le souhaitais la salle nature était libre. Je me rappelle lui avoir répondu entre deux contractions « c’est bon j’ai déjà pris un bain, je veux la péridurale ». 

On nous a installé en salle d’accouchement et le temps que l’anesthésiste arrive, mon col était ouvert à 5 cm (soit juste 1h30 après notre arrivée). J’ai eu la péridurale à 6h30. Je n’ai pas eu mal quand il m’a fait la péridurale par contre j’ai trouvé ça hyper compliqué de rester assise et immobile avec les contractions. A 7h la péridurale a fait effet et là c’était magique, je sentais mon bébé bouger et je sentais les contractions mais je n’avais plus aucune douleur! 

J’ai pu relâcher la tension due à la douleur des contractions et essayer de récupérer car j’avais une tension à 9 et j’étais épuisée. Avec le recul, je ne regrette pas du tout mon choix d’avoir pris la péridurale. Je suis allée jusqu’au bout de ce que je pouvais supporter en terme de douleur et le fait de mettre relâchée, a accéléré l’accouchement.

A 9h ma gynéco vient me dire au revoir car elle avait fini sa garde. Elle fait un dernier contrôle car il me semblait sentir que ça poussait. Et effectivement elle m’a dit, je vais me préparer car on voit la tête! En seulement 2h30 avec la péridurale, j’étais passée de 5 à 10 cm!

Ensuite, se sont les 30 minutes les plus longues de ma vie durant laquelle j’ai poussé avec un masque. J’avais l’impression d’étouffer, c’était très difficile de reprendre mon souffle entre deux contractions. Mais j’ai quand même réussi à sortir mon bébé seule sans l’aide d’instrument au bout de 30 minutes (et j’ai eu seulement 1 petit point). J’avais une super team qui m’encourageait et me boostait à chaque contraction (Jonathan, les deux sages femme et ma gynéco). J’ai eu beaucoup de chance de tomber sur sa nuit de garde et surtout qu’elle reste un peu une fois sa garde finie pour m’accoucher. J’avais confiance en elle et je ne sais pas si mon accouchement se serait passé aussi bien avec une autre personne. 

A 9h34, Natan est né, c’ést un beau bébé de 3,570 kg et 51,5 cm. Et nous, nous étions devenus parents…

– La suite dans l’épisode Post Partum –

J’espère que mon récit de grossesse et d’accouchement vous a plu. J’adore écouter et lire des récits d’accouchement. J’avais envie à mon tour d’apporter ma petite pierre à l’édifice et surtout de garder un souvenir de ce moment. Car autant j’ai trouvé ma grossesse difficile et je n’ai pas regretté de ne plus être enceinte autant j’ai eu l’accouchement dont j’aurai pu rêver.

Je vous dis à bientôt pour un prochain article et d’ici là prenez soin de vous.

1 Comment on Avoir un bébé en 2020 – Récit de mon accouchement

  1. L ESSENTIEL c est que vous êtes tous les 3 en santé
    Un beau bébé que j espère voir un jour
    Beau récit cela fait du bien de partager ces émotions une bonne thérapie
    Pleins de bisous à vous tous

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